Au-dessus du Monte Solario s’étend la merveilleuse constellation d’Orion : la cime du mont est somptueusement couronnée de blancs nuages, tandis que le flanc, abrupt comme une muraille, est tout entrecoupé de fissures ; on dirait un visage ancien et sombre, accablé par une méditation sur le monde et l’humanité.
Là-haut, à six cents mètres d’altitude, se trouvent un petit couvent abandonné et un cimetière minuscule, dont les tombes peu nombreuses ressemblent à des parterres de fleurs. Ce sont les sépulcres des moines du couvent.
Sur la place, les enfants jouent bruyamment à lancer des pétards ; les serpents de feu bondissent avec fracas sur les pierres en crachant de rouges étincelles ; parfois une main hardie jette en l’air, très haut, un pétard allumé qui siffle et voltige, pareil à une chauve-souris effrayée ; de petites silhouettes agiles s’enfuient de tous côtés avec des rires et des cris ; une explosion sonore se fait entendre et éclaire pendant une