persaient pour se grouper de nouveau ; c’était ennuyeux comme la messe et cela se répétait de jour en jour comme la fièvre. Luoto, notre sous-officier, un brave garçon natif des Abruzzes, un paysan, lui aussi, paraissait très tourmenté : il maigrissait, devenait blême et répétait souvent :
— Ça va mal, mes enfants ! Il faudra sans doute faire le coup de feu… Misère !
Ces prédictions nous agitaient encore plus ; à chaque coin de rue, derrière chaque arbre, chaque monticule, se montrait une tête de paysan à l’air obstiné ; des regards irrités nous scrutaient ; ces gens-là n’étaient pas bien disposés en notre faveur, évidemment !
— Bois ! dit le petit Vincenzo, en poussant un verre plein vers son ami, d’un geste affectueux.
— Merci, et vivent les gens persévérants ! s’exclama le serrurier de sa voix profonde ; il but, s’essuya les moustaches avec la paume de la main et reprit :
— Un jour, j’étais sur une colline, tout près d’une plantation d’oliviers qu’il fallait