Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/276

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SUR L’EAU…


L’eau bleue semble épaisse comme de l’huile ; l’hélice du bateau s’y meut sans peine, presque sans bruit. Le pont ne vacille pas sous les pieds ; seul un mât érigé vers le ciel clair se balance obstinément ; les câbles vibrent doucement comme des cordes tendues, mais on est habitué à ce tremblement et on ne le remarque plus ; on dirait que le bateau, pareil à un cygne blanc, reste immobile sur l’eau glissante. Pour se rendre compte de sa marche, il faut regarder par-dessus bord : la proue toute blanche repousse la vague, qui se ride et s’enfuit en ondulations larges et souples ; sinueuse, elle étincelle comme du vif argent et mollement fredonne.