chu et ses yeux ronds, très perçants, sans doute, que dissimulent les replis bronzés de la peau. Ses doigts sont secs, recourbés, et se meuvent avec difficulté.
— Il y a environ un demi-siècle de cela, signor, me dit le vieillard, et sa voix vibrait à l’unisson du bruissement des flots et du tintement des cyprès, il faisait une journée lumineuse et sonore comme celle-ci, tout riait et chantait. Mon père avait quarante ans, moi seize ; j’étais amoureux : vous savez que c’est inévitable à cet âge-là et sous un beau soleil.
— Allons pêcher des pezzoni, Guido, me dit mon père.
Le pezzone, signor, c’est un poisson très fin et délicat, qui a des nageoires roses. On l’appelle aussi poisson-corail, parce qu’il aime à vivre là où se trouve le corail, à une très grande profondeur. Pour le pêcher, on jette d’abord l’ancre et l’on charge de plomb les hameçons. C’est une bien jolie pêche…
Et nous partîmes sans nous attendre à