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LA VENDETTA
Récit d’un Calabrais.


… Puisque la vie est devenue telle que l’homme ne peut plus trouver son pain sur la terre engraissée par les os des ancêtres, que, traqué par la misère, il doit partir le cœur serré, pour l’Amérique du Sud, à trente jours de voyage du sol natal, puisque la vie est telle, que voulez-vous donc de cet homme ?

Peu importe ce qu’il est ! Il est comme un enfant arraché du sein de sa mère ; le vin de l’étranger lui semble amer et ne réjouit pas son cœur ; au contraire, il l’empoisonne de tristesse et le rend imprégnable comme une éponge ; et de même qu’une éponge s’imbibe d’eau, ce cœur arraché du sein de