III
Lorsque je fus rétabli, je constatai que Tziganok occupait dans la maison une situation particulière : grand-père l’injuriait moins souvent qu’auparavant et moins durement que ses fils ; quand il n’était pas là, il disait en parlant de lui :
— Quel habile ouvrier que ce Tziganok ! Rappelez-vous mes paroles : il fera son chemin !
Les oncles eux aussi traitaient Tziganok amicalement ; ils ne se permettaient pas de lui jouer de vilains tours comme au contremaître Grigory, à qui, presque chaque soir, ils faisaient une méchanceté. Tantôt ils chauffaient à blanc la poignée des ciseaux ; tantôt ils inséraient, la pointe en l’air, un clou sous le siège du malheureux ; ou bien ils profitaient de ce que Grigory était à demi aveugle pour lui donner à assembler des étoffes de couleurs différentes, ce qui excitait la colère du grand-père.