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Page:Gory - Des Pensées de Pascal considérées comme apologie du christianisme, 1883.djvu/58

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l’avaient enveloppée et voilée pendant de longs siècles.

Cette étude du symbolisme et de la prophétie, quoiqu’un peu surannée de nos jours, est pourtant encore riche en aperçus profonds et ingénieux. Nous citerons seulement quelques pensées pour en marquer l’esprit général et le ton.

« La lettre tue. Tout arrivait en figures. Voilà le chiffre que nous donne saint Paul (XVI 8 bis.) » Dieu a donc montré en la sortie d’Egypte, de la mer, en la défaite des rois, en la manne, en toute la généalogie d’Abraham, qu’il était capable de sauver, de faire descendre le pain du ciel, etc… (XVI 9 bîs). »

« Si on prend la loi, les sacrifices et le royaume, pour réalités, on ne peut accorder tous les passages. Il faut donc, par nécessité, qu’ils ne soient que figures (XVI 10 bis.) »

« La plus grande des preuves de Jésus-Christ sont les prophéties. C’est aussi à quoi Dieu a le plus pourvu (XVIII. 1.) » « Qu’on considère que, depuis le commencement du monde, l’attente ou l’adoration du Messie subsiste sans interruption ; qu’il s’est trouvé des hommes qui ont dit que Dieu leur avait révélé qu’il devait naître un rédempteur qui sauverait son peuple ; qu’Abraham est venu ensuite dire qu’il avait eu révélation qu’il naîtrait de lui par un iils qu’il aurait ; que Jacob a déclaré que, de ses douze enfants, il naîtrait de Judas ; que Moïse et les prophètes sont venus ensuite déclarer le temps et la manière de sa venue ; qu’ils ont dit que la Loi qu’ils avaient n’était qu’en attendant celle du Messie ; que jusque-là elle serait perpétuelle, mais que l’autre durerait éternellement ; qu’ainsi leur Loi, ou celle du Messie, dont elle était la promesse, seraient toujours sur la terre ; qu’en