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pétuité. — 10⁰ La doctrine qui rend raison de tout. — 11° La sainteté de cette loi. — 12° Par la conduite du monde (XI. 12.) »

La preuve par les miracles était destinée à jouer un grand rôle dans cette démonstration : « Les miracles sont plus importants que vous ne pensez, dit Pascal : ils ont servi à la fondation, et serviront à la continuation de l’Église, jusqu’à l’Antechrist, jusqu’à la fin (XXIII. 19.)[1] »

Après avoir fait l’énumération des caractères intrinsèques de la religion chrétienne, des circonstances miraculeuses qui ont accompagné sa venue, des effets non moins miraculeux qu’elle a produits, après avoir présenté toutes les preuves de cet ordre en un mot, Pascal aborde ce que nous appellerons la partie parénétique de son apologie. A vrai dire, sa marche ici est plutôt indiquée que tracée. Il s’agira de prendre la religion chrétienne dans ses documents authentiques, dans l’intégrité et la pureté de sa doctrine et de su morale, sans additions ni retranchements, ni adultérations d’aucune sorte, de la mettre en un contact étroit et intime avec l’âme préalablement disposée et favorablement prévenue, et d’appeler cette âme à éprouver elle-même si une telle religion n’apporte pas effectivement une réponse à toutes ses angoissantes incertitudes et un remède à toutes ses misères. Une telle épreuve, cela va de soi, ne pourra être que personnelle, individuelle, puisqu’elle devra se faire dans les profondeurs intimes de l’âme. C’est en ces matières surtout qu’on doit dire : chacun pour soi. Comme la foi est individuelle, individuelle aussi devra être l’épreuve expérimentale destinée à la produire ; la foi sera ainsi, selon le mot si profond

  1. Voir note B à la fin du volume.