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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE


SEPTIÈME SIÈCLE.



Bien que l’empire byzantin possédât encore une puissance imposante, un vaste territoire, une civilisation avancée, il ne pouvait prétendre au titre de nation. Ce n’était, à vrai dire, qu’un peuple d’esclaves déshonorant le nom de Grecs et de Romains.

À peine revêtu de l’autorité suprême, Phocas épouvanta par ses cruautés Constantinople, Alexandrie et Antioche (602). Pendant que les Perses ravageaient impunément ses États, il n’interrompait ses débauches que pour faire égorger les citoyens de toute condition dont le mérite, la richesse ou le rang excitaient sa défiance. Haï même des siens, ce tyran stupide trouva un traître dans son gendre Crispus, qui appela, pour le renverser, Héraclius, fils de l’exarque d’Afrique. Héraclius entra sans difficulté à Constantinople où venait d’éclater une révolte. Phocas, mis en présence du vainqueur qui lui reprochait de n’avoir usurpé le trône que pour opprimer le peuple, lui répondit : « Essaie donc de le mieux gouverner. » On lui trancha la tête, et Héraclius prit la pourpre (610).

Cependant les Perses, sous le satrape Saïn, continuaient leurs courses à travers l’Orient. En 611, ils s’emparèrent d’Antioche, de Damas, puis de Jérusalem, avec le secours de vingt-six mille Juifs qui prétendaient relever leur temple. Les chrétiens de la cité sainte furent massacrés, le tombeau de Jésus-Christ livré