Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

cou brille du tendre coloris de la rose ; l’écarlate est moins vif que sa chevelure qu’il enlace ; des bandelettes de pourpre ceignent son front blanc ; des fils d’or retiennent les pans de sa chlamyde ; des pierres précieuses enrichissent un diadème de clair métal dont sa tête est couronnée ; le lin de sa robe a deux fois été trempé dans la pourpre, et sur ses épaules descendent des colliers brillants. Les rangs s’ouvrent, et la reine, menant après elle une suite de belles jeunes filles, s’avance entre les grands, sur un cheval au port superbe. Voici le jeune Karl qui, par sa tenue, par son visage, ressemble à son père, dont il porte le nom glorieux. Suivant sa coutume, il presse les flancs d’un coursier fougueux. Auprès de lui se montre Peppin. Le son du cor retentit. Bientôt paraît le resplendissant bataillon des jeunes filles. La première est Rothrude. À ses pâles cheveux s’enlace un bandeau violet que décorent plusieurs rangs de perles. Près d’elle voici Berthe au cœur viril, Gisèle, Rhodaïde, Théodrade dont la robe est rehaussée de peaux de taupes, vierge qui aime à chausser le cothurne de Sophocle. Assise sur un blanc coursier, la pieuse fille du roi Karl va pénétrer dans la forêt. Enfin Hiltrude paraît, et le sénat ferme la marche. »