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CINQUIÈME SIÈCLE

cette triade venaient : Prowe, dieu de la justice ; Rugewit, dieu de la guerre ; Triglaw, Lado, Prija, Bjelbog, le dieu blanc ; Ternobog, le dieu noir ; Vegada, dieu de la température ; Intrebog, dieu du matin ; Diewana, déesse des forêts, Marzana, déesse de la mort ; Wolos, dieu des pasteurs.

Les principaux d’entre ces dieux étaient figurés soit avec quatre ou cinq têtes, soit avec cinq, six ou sept profils. Les Slaves, qui croyaient déjà à la résurrection, à des peines et à des récompenses futures, tardèrent assez longtemps à embrasser le christianisme, et ce ne fut qu’au ixe et au xe siècles qu’ils s’y résolurent.

Au milieu des calamités sans nom accumulées sur l’Occident, les Huns devaient encore raviver l’épouvante et porter la terreur même chez les hordes barbares. Descendants probables des Hiong-Nou qui, après avoir obsédé les Chinois pendant tout le iie siècle, allèrent s’établir au sud de la Sibérie, vers l’Iaïk (mont Oural), les Huns sont considérés comme appartenant aux races Mongole et Tatare. Toujours errants et partagés en tribus nombreuses, ils étaient venus du fond de l’Asie centrale jusque dans les plaines qui s’étendent du Volga au Danube, traînant après eux leurs troupeaux et leurs familles entassées dans d’immenses chariots. Leurs vêtements de peaux de bêtes, leurs chaussures informes, leurs têtes horribles, coiffées d’une sorte de bonnet recourbé, leur donnaient un aspect inconnu jusqu’alors aux populations occidentales. Armés d’un cimeterre, d’un filet et d’un javelot terminé par un os pointu, ils ne combattaient qu’à cheval, débandés, attaquant et fuyant tour à tour et poussant des hurlements sauvages. Par leur lubricité farouche et leur cruauté rapace, ces mangeurs de racines crues et de chair mortifiée sous la selle des chevaux provoquèrent sur leur passage autant d’effroi que de stupeur. Sans égaux pour la laideur et la férocité, ils dirigèrent invinciblement leurs incursions dévastatrices à travers les contrées qui s’étendent du Volga au Danube et à la Theiss, et finirent par occuper, entre le Danube et la Save, tout le territoire connu sous le nom