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CINQUIÈME SIÈCLE

sigoths, refoulés de toutes parts, se replièrent sur le Danube, conduits par Friedigern et Alaviv. Ils se dirigèrent vers la Mésie inférieure et obtinrent de l’empereur Valens des terres à cultiver. Les vexations dont les accablèrent les gouverneurs romains pour entraver la colonisation, les poussèrent à la révolte. Valens accourut et périt dans la bataille qu’il leur livra sous les murs d’Andrinople, en 378. Les Goths restèrent en possession de la Mésie et de la Thrace. Théodose Ier arrêta leur envahissement et conclut avec eux un traité à la suite duquel quarante mille Goths entrèrent dans les rangs de l’armée romaine (379). Athanarik, leur chef, continua à percevoir le subside annuel qu’on lui avait alloué ; mais, peu après, battu par les Huns, il se retira à Constantinople où il mourut en 381.

Grâce à l’énergie de son gouvernement et surtout aux importantes faveurs qu’il n’osa refuser à de tels ennemis, Théodose maintint en respect les Barbares pendant tout le cours de son règne qui ne fut troublé que par les rébellions de Maxime et d’Eugène. Tous deux vaincus et tués, l’un en 388, l’autre en 394, Théodose essaya d’arrêter la ruine de l’Empire par une ferme administration. Il interdit sous des peines sévères l’exercice des cultes anciens, réfugiés chez les habitants des campagnes. Ayant puni, par un massacre de 7,000 personnes, une sédition du peuple de Thessalonique, il se soumit à la pénitence que lui imposa saint Ambroise aux portes de la cathédrale de Milan.

Arcadius et Honorius, ses deux fils, lui succédèrent en 395. Le premier, petit, mal fait, laid, noir et stupide, selon Procope, eut l’Orient et siégea à Constantinople ; le second, lâche et fainéant, eut l’Occident, c’est-à-dire l’Italie avec l’ouest de l’Illyrie, l’Afrique, l’Espagne, les Gaules et la Bretagne. La limite des deux souverainetés fut indiquée par le Drinus, la mer Adriatique, la mer Ionienne et le fond de la grande Syrte. Honorius résida d’abord à Milan, puis à Ravenne, en 403. Arcadius, dont la domination s’étendait de l’Adriatique au Tigre, et de la Scythie à l’Éthiopie, introduisit dans son palais l’antique pompe des rois Perses. Cependant le véritable