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Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/221

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DOUZIÈME SIÈCLE

Saxe, Lother, de la maison de Billung. Ce souverain, dont la faiblesse fut exploitée par les grands feudataires, ne réussit à maîtriser la maison de Hohenstaufen qu’en agrandissant celle de Bavière, qu’il investit de la Saxe, par le mariage de sa fille avec le duc Henry-le-Superbe (1127).

Lors de l’usurpation de l’antipape Anaclet II, Lother ramena à Rome Innocent II, reconnu pontife légitime par le concile d’Étampes, dans lequel l’éloquence de Bernard, abbé de Clairvaux, entraîna tous les suffrages (1130). Le monarque germain reçut la couronne impériale, dans l’église de Latran, des mains du pape réintégré qui affecta de la lui accorder à titre de pure bienveillance. Le pontife fit jurer à l’Empereur de conserver veram fidem et subjectionem debitam. Lother accepta sans récriminer, et consentit même à tenir, comme fiefs du Saint-Siége, les terres allodiales de la comtesse Mathilde, comprenant le marquisat de Toscane, le duché de Spolète, la Marche d’Ancône et de Bologne, avec Parme et Plaisance.

Innocent II, avant son départ pour l’Italie, avait remercié Louis-le-Gros de son appui au concile d’Étampes, en couronnant à Reims son fils Louis-le-Jeune. Délivré de tout souci du côté de l’Allemagne, le roi de France tourna ses forces contre les grands vassaux qui jusqu’alors avaient méconnu sa suzeraineté. Il eut l’habileté de les attaquer sous le prétexte de défendre les prérogatives de l’Église. L’évêque de Clermont, engagé dans un grave conflit avec le comte d’Auvergne, prétendit ne relever que de la couronne et demanda le secours du roi de France dont son adversaire récusait la juridiction. Appuyé par le duc de Bretagne et les comtes d’Anjou et de Nevers, Louis-le-Gros marcha contre le rebelle que soutenait son suzerain immédiat Guillaume IX de Poitiers, duc d’Aquitaine. La prise du château de Montferrand et la vigueur déployée par l’armée royale déterminèrent bientôt Guillaume à offrir au roi son hommage, et forcèrent le comte d’Auvergne à se soumettre au jugement des barons. Louis s’empressa de conclure un