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CINQUIÈME SIÈCLE

403. Vaincu de nouveau à Vérone, l’automne suivant, Alarik se retira en Illyrie. Au commencement de l’année 404, sur le point de tenter une autre expédition, il conclut avec Honorius un traité secret par l’intermédiaire de Stilicon, et revenant sur ses pas, se jeta en Épire afin d’opérer sa jonction avec l’armée romaine et d’attaquer Arcadius. L’exécution du projet ayant été suspendue, Alarik n’en réclama pas moins une indemnité. Honorius lui promit quatre mille livres pesant d’or et courut s’enfermer prudemment dans Ravenne, renonçant à Milan, sa capitale, où, l’année précédente, il avait failli être surpris par les Barbares. Mais le repos de l’empire devait peu durer. Afin d’échapper aux Huns, et d’ailleurs attirés par l’espoir du butin, quatre peuples confédérés, Suèves, Burgundes, Alains et Vandales, s’avançaient sur le Rhin, conduits par Radagaise. Devançant la masse de leurs compagnons, deux cent mille d’entre eux se précipitèrent sur l’Italie. Parvenus à Florence, ils rencontrèrent Stilicon, infatigable et toujours prêt, qui les enveloppa, les anéantit à Fésules et s’empara de leur chef dont la tête fut tranchée. À la nouvelle de la mort de Radagaise et du désastre de son armée, toutes les hordes en réserve rebroussèrent chemin vers la Germanie occidentale, pour se rejeter sur la Gaule. Les Franks ripuaires essayèrent en vain de défendre leurs frontières ; ils furent mis en déroute par la cavalerie des Alains. Le 31 décembre 406, le Rhin fut forcé auprès de Mayence, et, pendant plus de deux ans, la Gaule fut la proie de ces Barbares. Ce ne fut qu’en 409 qu’ils abandonnèrent enfin ce pays épuisé. Les Burgundes, s’étant séparés de leurs alliés pour s’établir auprès du Rhône, les Alains, les Suèves et les Vandales franchirent seuls les Pyrénées, le 13 octobre, appelés par Gerontius pour embrasser et défendre la cause du tyran Maxime.

À la suite de ses dernières victoires, Stilicon avait conquis dans tout l’Occident un prestige tel qu’il était considéré à bon droit comme le plus puissant soutien de l’Empire. On lui attribua le projet de placer sur le trône