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CINQUIÈME SIÈCLE

Enfin la lutte s’engagea entre les deux armées. Au premier choc, les Huns rompirent les cohortes romaines et les rangs des Wisigoths. Attila pouvait déjà regarder la victoire comme certaine, lorsque Thorismund, désespéré de la mort de son frère Théodorick, tomba sur eux du haut des collines voisines et les mit en pleine déroute. Dans cette effroyable mêlée de Barbares, cent soixante mille hommes couvrirent la terre de leurs cadavres. Les vaincus parvinrent cependant à se rallier et rentrèrent en Germanie,

Attila eut promptement reconstitué son armée. Dès l’année suivante, il envahit l’Italie, détruisit de fond en comble Aquilée, Padoue, Vicence, Vérone, Bergame. Les habitants de ces contrées cherchèrent un refuge dans les Alpes, les Apennins et les lagunes de la mer Adriatique où ils fondèrent Venise. L’Empereur n’ayant point de troupes à opposer au roi des Huns, le pape Léon Ier se rendit avec les députés romains dans le camp d’Attila pour implorer la paix. Aux prières on joignit les présents et les promesses, et le barbare consentit à se retirer. L’Italie, affolée de terreur, se persuada aisément qu’elle devait son salut à un miracle.

Attila méditait une nouvelle invasion lorsqu’il mourut subitement à la suite d’une orgie nocturne, en 453. Son corps fut enfermé dans trois cercueils, l’un d’or, l’autre d’argent et le troisième de fer. Après la mort de ce conquérant qui dut à l’épouvante qu’il inspira d’être surnommé le Fléau de Dieu, des discordes sanglantes éclatèrent parmi les siens, et les peuples subjugués ressaisirent leur indépendance. Ellak et Daghenzik, ses fils, périrent en combattant, le premier contre les Gépides, le second contre les Ostrogoths, en 468. Décimés par les guerres intestines, les Huns finirent par être chassés des régions du Danube. Ils se retirèrent par delà le Pruth et le Dniestr, et l’empire hunique disparut de l’histoire.

Dès qu’il eut appris la fin d’Attila, l’empereur Valentinien III ne songea plus qu’à se défaire d’Aétius dont il croyait n’avoir plus besoin. Il l’invita un jour à venir