Charles de Blois tombait aux mains du comte de Derby, au combat de la Roche-Derrien. Une trève de dix mois fut conclue et prolongée pendant six ans par la médiation du Saint-Siége. Les calamités de cette guerre étaient à peine suspendues qu’un nouveau fléau, la peste noire, ou peste de Florence, vint dévorer le tiers de la population de la France (1348). Le royaume fut encore désolé par les brigandages des soldats licenciés, réunis en compagnies qui dévastaient tout sur leur passage. Des fanatiques des deux sexes, convaincus que leurs souffrances étaient agréables à Dieu, commencèrent à parcourir les villes et les campagnes, maigres, hagards, demi-nus et déchirant leurs épaules à coups de fouet. Cette secte, qui reçut le nom de Flagellants, ne tarda pas à être exterminée par les ordres de l’Église.
Vers cette époque fut créé l’ordre de la Jarretière pour honorer la comtesse de Salisbury.
Au milieu de tant de désastres, Philippe de Valois acheta la seigneurie de Montpellier au dernier roi de Majorque, Jacques II (1348) et acquit d’Humbert II, le Viennois, qui fut dès-lors donné en apanage avec le titre de Dauphin, au fils aîné des rois de France (1349). Quelques années auparavant, la Papauté était entrée en possession du comtat venaissin, en achetant à la comtesse Jeanne de Provence les faubourgs et le territoire d’Avignon pour la somme de quatre-vingt mille florins d’or.
Philippe VI, dont les goûts luxueux absorbaient d’énormes ressources, eut recours à de nombreux expédients financiers. Il établit la vénalité des charges, vendit aux enchères les prévôtés et les autres magistratures investies du droit d’imposer des amendes, altéra les monnaies, autorisa ses commissaires en Languedoc à gracier tous les crimes privés, à anoblir tous les vilains, à légitimer tous les bâtards, à prix d’argent. Il créa l’impôt du vingtième denier sur la vente des marchandises, établit la gabelle qui affectait au fisc le monopole du sel, et mourut à Nogent le 22 août 1350, âgé de cinquante-huit ans. Il eut pour successeur son fils