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CINQUIÈME SIÈCLE

pour lui demander sa nièce Khlothilde. Le roi des Burgundes consentit à laisser partir cette jeune fille dont il avait récemment assassiné le père et qui était déjà catholique. La route tracée par les Franks était restée ouverte aux Barbares du Nord. En 495, une armée d’Alamans, grossie par un grand nombre de Suèves, passa le Rhin à Cologne et envahit le territoire des Ripuaires. Khlodowigh les rencontra à Tolbiac ou Zulpick, dans le duché de Juliers. En un moment de danger il fit vœu de se faire chrétien s’il remportait la victoire. Il battit les Alamans (496), les poursuivit jusqu’au pied des Alpes Rétiennes et s’empara de tout le pays compris entre le Mein, le Danube, le Tyrol et les montagnes de Bohême. Au retour, Khlothilde et l’évêque Remi l’attendaient à Reims pour lui demander l’accomplissement de son vœu. Il reçut le baptême ; trois mille Franks l’imitèrent, les autres restèrent païens. À peine les évêques catholiques de l’est et du midi des Gaules eurent-ils vu la conversion de ce chef barbare, qu’ils employèrent toute leur influence à faciliter l’extension de ses conquêtes. Poussé par Khlothilde désireuse de venger l’assassinat de son père, excité par l’Église qui détestait l’arianisme des Burgundes, Khlodowigh attaqua Gundebald, le vainquit auprès de Dijon, le contraignit de livrer Vienne et Genève à son frère Godegisèle et les rendit tous deux tributaires (500).

Tandis que les Barbares de Germanie s’emparaient de la plus grande partie de l’Europe, l’empire d’Orient restait seul debout malgré son abâtardissement et ses discordes intérieures. Sous Théodose II les eunuques gouvernèrent et les revenus de l’État furent dilapidés avec frénésie. Un cheval ayant jeté dans le Lycus ce César stupide (450), sa sœur Pulchérie, proclamée impératrice, partagea sa puissance avec le sénateur Marcien qu’elle prit pour époux. À la mort de Marcien (457), la famille influente du patrice Aspar fit donner la couronne au Thrace Léon Ier qui essaya vainement de sauver Rome et ne réussit qu’à égorger ses bienfaiteurs. Il eut pour successeur, en 474, l’Isaurien Zénon dont le règne