QUINZIÈME SIÈCLE.
endant que la royauté française, par son
alliance avec la bourgeoisie, triomphait de
la féodalité et marchait vers la monarchie
absolue, le pouvoir royal, en Angleterre,
ne cessait d’être maîtrisé par la coalition
presque permanente du peuple et de l’aristocratie. Les
troubles qui suivirent l’usurpation de la maison de Lancastre vinrent encore favoriser l’établissement du gouvernement constitutionnel. Grâce à l’appui que lui prêta
le parlement, Henry IV affermit sa dynastie par la victoire éclatante qu’il remporta à Shrewsbury sur les Gallois d’Owen Glendower, que soutenaient les Écossais
et le comte de Northumberland, chef de la famille Percy
(1403). Durant ce règne agité, les communes surent
profiter des discordes intérieures pour étendre leurs
prérogatives. Elles obtinrent la révocation de certains
offices de la couronne, la nomination des trésoriers publics, la vérification des encaissements budgétaires, le
droit de légaliser les impôts, et réclamèrent l’application
des revenus de l’Église aux besoins de l’État. Abreuvé
de chagrins domestiques, épuisé par de continuelles attaques d’épilepsie, Henry IV mourut le 20 mars 1413, à
l’âge de quarante-six ans.
Son fils aîné lui succéda sous le nom d’Henry V. Ce prince arrivait au trône avec une déplorable réputation. Il n’avait mené jusqu’alors qu’une vie de débauches, en compagnie de voleurs et de libertins dont le plus cé-