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Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/363

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QUINZIÈME SIÈCLE

fameux condottière François Sforza qui, à la mort de son beau-père, s’empara de ses États en 1450 et parvint à s’asseoir solidement sur le trône ducal de Milan. Les Vénitiens s’étant ligués contre lui avec divers princes, il trouva des alliés dans les Médicis, Cosme et Laurent, qui gouvernaient Florence.

Jean XXIII, élu en 1400 sous l’influence de Sigismond de Hongrie, devenu empereur d’Allemagne après Robert de Bavière, fut reconnu par la France et s’empressa de soutenir les prétentions de Louis d’Anjou au trône de Naples contre Ladislas, successeur de Charles de Duras. Victorieux sur les bords du Garillan, Louis d’Anjou fut définitivement vaincu par Ladislas qui poursuivit le pape jusque dans Rome. Jean prit la fuite et se retira à Bologne d’où il sollicita les secours de l’Empereur contre le roi napolitain. Celui-ci mourut en 1414, laissant la couronne à sa sœur Jeanne II, aussi déréglée dans ses mœurs que la première reine de ce nom (1414-1435). Menacée par les Sforza, elle crut trouver un défenseur en adoptant Alphonse V, roi d’Aragon ; mais bientôt elle révoqua cette adoption au profit de Louis III d’Anjou, et confirma cette décision, quand Louis mourut, en faveur du frère de ce dernier, René d’Anjou. Après une longue lutte, l’Aragonais finit par l’emporter et transmit le trône de Naples à son fils Ferdinand en 1458.

Désireux de rendre la paix à l’Église, Sigismond avait profité des craintes de Jean XXIII pour lui arracher la convocation du concile de Constance (1414). Les Pères destituèrent Benoit XIII et Jean XXIII, et élurent le cardinal Colonna sous le nom de Martin V. L’abdication de Grégoire XII fit momentanément cesser le schisme. Le concile procéda ensuite au jugement de Jean Huss, recteur de l’Université de Prague, qui avait rapporté d’Oxford les livres de Wiclef, et s’était rendu très-populaire par ses prédications contre l’orthodoxie catholique. Fort de la renommée qu’il s’était acquise par la pureté de ses mœurs, et confiant dans la protection de la reine Sophie dont il était le confesseur, Jean Huss dirigeait les plus vives attaques contre les pratiques du saint-siége