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SEPTIÈME SIÈCLE

et consacra la chute du second empire des Perses (652).

Après la mort d’Héraclius et de ses deux fils Constantin et Héracléonas (641), l’empire équipa deux flottes pour reprendre Alexandrie. Deux fois les vaisseaux grecs mouillèrent dans le port de Pharos, et grâce à l’appui des populations, les Byzantins reprirent la Cyrénaïque et la Nubie aux infidèles. Il fallut les plus grands efforts pour les expulser de nouveau. Ces échecs, ainsi que la perte de Chypre (649), étaient dus aux fautes d’Othman qui, moins habile et plus faible qu’Omar, confiait le gouvernement des provinces à ses favoris, Il périt assassiné en 656.

Le gendre du Prophète, Ali, fut enfin proclamé khalyfe ; mais une réaction koréischite se produisit aussitôt contre lui, et son autorité fut ouvertement contestée par Tellah et Zobeïr. Ali marcha contre les deux rebelles qu’il battit et qui perdirent la vie dans le combat. Voulant alors humilier l’orgueil des ambitieux Ommyades, il retira le gouvernement de la Syrie au chef de cette puissante famille. Moawiah refusa d’obéir, et, soutenu par Amrou, prit le titre d’Émyr-al-Moumenin. Une bataille terrible livrée près de Seffeïn resta indécise. Les hostilités se poursuivaient de part et d’autre, quand un fanatique de la secte des Kharégites assassina le khalyfe Ali.

Moawiah transporta à Damas le siége de l’Empire musulman ; le khalyfat, jusqu’alors électif, devint héréditaire dans la famille des Ommyades qui régna quatre-vingt-dix ans. La simplicité des mœurs et le régime populaire disparurent avec la pauvreté primitive. L’or de la conquête ayant déjà corrompu les caractères, le despotisme s’introduisit promptement dans le gouvernement, malgré l’indomptable énergie avec laquelle luttèrent contre la violation de la loi les sectes rigides et farouches des Matazélites, des Kharégites et des Kadomiens.

Moawiah se hâta de reprendre la suite des conquêtes interrompues par la guerre civile. Il envoya en Afrique son lieutenant Ben-Hadidj qui s’empara de Camounié et