[F° 98 d] le souleill[1] touz jourz par dessus[2] terre et par desouz[a]. Mais ce que ele[3] est si obscure[4], le nous toult a veoir par mi li ; et l’ombre fait venir[5] avant, qui s’en vait[6] touz jorz tourniant[7] encontre le souleill, et fait[8] autretant de tours[9] entour la terre comme fait li soulaus[10], comme cil qui touz jorz vait encontre[11] lui.
Quant li soulaus[12] naist au matin en oriant[13], li ombres en est en occident[14]. Et quant il est endroit midi[15], la terre a l’ombre[16][* 1] desouz li. Et quant il couche [F° 99 a] en occident, si est li ombres en oriant. Et quant li soulaus[17] est desouz nous, lors avons[18] nous[19] l’ombre desus, qui adès s’en vait abaissant[20] le coing par devers occident[21], tant que li soulaus nous[22] reluist, qui nous[23] donne le jour. Et ce pouez vous veoir certainnement sanz nulle defaillance[24] en ces figures qui sont[25] ici après[26]. [F° 99 b] (Fig. 23 et 24).
- ↑ * Ms. vers (Sloan f° 115 D) :
Et quant il est en droit midi,
la terre abunde desous li.La position de a après terre et devant bunde dans la rédaction en vers nous fait supposer une faute de copiste : abunde pour a l’ombre. C’est pourquoi nous suivons la leçon de R. Le sens de la phrase pourrait cependant s’expliquer en admettant la leçon de A, N. C... « midi la terre, l’aombre desouz li » mais ne serait certes pas aussi clair et simple que la leçon « a l’ombre ». Un seul argument est en faveur de la leçon de A « Et quant il est endroit la terre, l’aombre desouz li » : en s’efforçant de mettre les vers en prose le « dérimeur » aura sacrifié la clarté de la phrase à la forme.
- ↑ « La terre si est cle... par desouz. » Honorius Aug. II. 29.
- ↑ — N : soulleil.
- ↑ — N : desus.
- ↑ — N : Mès ce qu’ele.
- ↑ — N : oscure.
- ↑ — N : et fet l’ombre venir.
- ↑ — N : vet.
- ↑ — N : tournoient.
- ↑ — N : soulleil, et fet.
- ↑ — N : tourz.
- ↑ — N : comme fet le soulleil.
- ↑ — N : jourz vet contre.
- ↑ — N : souleuz.
- ↑ — N : orient.
- ↑ — N : ocident.
- ↑ — A : « midi » manque ; N, C : midi.
- ↑ — R : la terre a l’umbre ; A, N, C : la terre la ombre.
- ↑ — N : souleuz.
- ↑ — A : auous.
- ↑ — N : nos.
- ↑ — N : s’en vet abessent.
- ↑ — N : ocidant.
- ↑ — N : le soulleil nos.
- ↑ — N : reluit, qui nos.
- ↑ — N : « certainement sanz nulle defaillance » manque.
- ↑ — N : « qui sont » manque.
- ↑ — N : « après » manque.
Puis que jour et nuit entendez, or veez après de la lune comment[3] ele reçoit[4] lumiere du souleill. Ele [F° 99 c] en reçoit lumiere en tele maniere que ele[5] est touz jourz la moitié plainne en quelque[6] lieu que ele soit. Et quant nous[7] la vëons reonde, adonques si l’apelons plainne. Mais quant plus est loing[8] du soleill[9], tant i voit l’en plus d’apareill[10].
Et quant ele est tout droit desouz, lors ne nous apert ele[11] pas. Car ele
- ↑ [F° 99 b — 100 c = Vers 4467-4530.] La matière de ce chapitre se trouve dans les ouvrages suivants : Philosophia Mundi II, 31. Sydrach Add. 243. Neckam I. 13. Isidore, Etym. III, 53.