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semble même probable qu’au lieu de citer Sydrach comme une des sources de l’Image nous devions admettre le contraire : bref, le Sydrach n’a pas été employé par Gossouin ; au contraire l’auteur du Sydrach a fait de nombreux emprunts à l’Image.

Cet ouvrage[1] de science populaire, un des plus répandus au moyen âge, prétend à une origine plus ou moins fabuleuse. D’après une de ses légendes, le philosophe Todres envoya, de la cour de l’empereur Frédéric II, le texte latin au patriarche Albert d’Antioche. Ce Todros (Théodore) philosophus était, de fait, l’astrologue de l’empereur Frédéric ; il a traduit beaucoup d’ouvrages arabes pour son maître.

Albert est aussi un personnage historique : il était patriarche latin d’Antioche (1228-1246).

Le prologue est censé avoir été écrit à Tolède en 1243.

Langlois fait remarquer que nous ne possédons pas un seul manuscrit du Sydrach qui soit antérieur à la seconde moitié du XIIIe siècle. Aussi la soi-disant prédiction du siège et de la destruction d’Antioche[2] nous induit à croire, avec Langlois, que le Sydrach a été écrit après cet événement, c’est-à-dire après le 19 mai 1268.

Les preuves cependant ne sont pas absolues et, dans le doute, nous maintenons nos citations.

Si le futur éditeur du Sydrach en arrive à confirmer les conclusions de Langlois, il nous saura gré de lui avoir épargné en partie la tâche laborieuse de la recherche des sources.

Nous terminons ce chapitre en donnant la liste des sources citées dans notre texte. La liste des ouvrages et des éditions employées se trouvera dans la bibliographie.

Sources employées directement par Gossouin[3].

Adélard de Bath.
Boèce.
Gervaise de Tilbury.
Giraldus Gambrensis.
Honorius Augustodunensis.
Neckam.
Orose.

  1. V. Suchier und Birch-Hirschfeld : Geschichte der Französischen Literatur (Leipzig et Vienne, 1900) p. 223, 224.
  2. Langlois, o. c. p. 197.
  3. C’est à dessein que nous omettons Vincent de Beauvais. Dans le cours de tout l’ouvrage nous n’avons que cinq fois l’occasion de le citer, et chaque fois les sources ordinaires fournissent la même matière. Voir texte fos 42 a ; 42 b ; 49 c : 69 b ; 117 d ; 118 d.