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âge. Nous trouvons même dans Giraldus Cambrensis[1] des détails qui, dans l’Image du Monde, se trouvent dans le chapitre sur les Indes : ainsi la description des femmes à barbe de Limerick. Gossouin suit d’ailleurs de très près dans ce chapitre l’ouvrage de Giraud.

Fo 71 C. — L’île de Tylle, où il n’y a qu’un jour dans l’année et où les arbres sont toujours verts, représente deux îles dont parle Isidore[2] : Tylos, aux Indes, qui est toujours verte ; et Thyle ou Thulé près de l’Angleterre.

Fo 72 B. — D’après l’Image du Monde, il y a, en Bretagne, des gens qui ont une queue au bas du dos. Ce passage est pris de Jacques de Vitry[3] qui dit expressément in Majori Brittania, ne nous laissant ainsi aucun doute : il s’agit de l’Angleterre.

S. Baring-Gould a publié une étude sur le sujet[4]. Il ne cite pas de sources très anciennes, et le fait que la légende est déjà bien connue en 1246 nous permet de douter qu’elle ne date que de Thomas à Becket, comme Baring-Gould le suggère.

L’origine la plus probable se trouve dans Capgrave et dans Alexandre de Esseby, cités par John Bale, évêque d’Ossory, dans son ouvrage « Actes of English votaries » : Les habitants du pays de Dorchester, ayant attaché, par dérision, des queues de poisson aux vêtements de saint Augustin de Canterbury, celui-ci les maudit, eux et leurs descendants. Depuis lors les habitants de cette contrée eurent une queue au bas du dos.

Cette légende s’étendit peu à peu à l’Angleterre en général, et Bale, qui écrivait vers 1550, se plaint amèrement qu’il est impossible à un Anglais de voyager dans d’autres pays sans être appelé coué.

Fo 72 B. — Les femmes au pied du Mont Gieu qui ont des bosses sous le menton ne nous sont que trop connues. La réputation des goitreux du Valais était évidemment déjà établie au moyen âge.


Ch. VII. — Gossouin donne, dans le chapitre sept, une description des phénomènes les plus communs. C’est là que se trouve un passage des plus importants pour l’attribution de l’auteur de la rédaction en prose[5].


Ch. XIII. — Un chapitre qu’il est à propos d’élucider nous décrit comment l’eau de mer devient salée : Dans certaines parties du monde il fait

  1. Giraldus Cambrensis, Topographia Hibernica (ed. Dimock, vol. 5. Londres, 1861-91, Opera 8 vol.) II ch. 20, p. 107.
  2. Isidore, o. c. XIV, ch. 6, 4 et 13.
  3. Jacques de Vitry, o. c. ch. 92.
  4. S. Baring-Gould, Curious myths of the Middle-Ages (Londres, 1884) p. 145 s.
  5. V. p. 8 et 9 de l’introduction et fo 75 c n. du texte.