Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/170

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Sarah bello d’indoulenço
Sou balanço
Dans oun hamac, au-dessou
Dou bassin d’ouné fontaino
Touto pleino
D’eau pouïsée à l’Illyssous.

Il y avait naturellement des étudiants en droit, en médecine, en pharmacie, mais aussi des élèves des Beaux-Arts et du Conservatoire, des employés de ministère ou de mairie, des ingénieurs et des fils de concierge, et même un certain nombre de simples ivrognes, venus là pour faire quelque boucan. C’était une Chambre des députés en réduction : toutes les diversités d’idéal ou de réalité se bousculaient dans ce microcosme. Et tout cela virait, tournait, cuisait dans son jus, bouillonnait, écumait, faisait sauter le couvercle et secouait la marmite au point que souvent le président, cuisinier chef, envoyait son tablier à tous les diables. Heureusement, c’était la jeunesse et le rire qui reprenaient le dessus. Une bande de fumistes, épris d’art, mais gouailleurs, se forma dès lors, sauva l’institution au début, puis, plus tard, par la force des choses, en fit la ruine. Il y avait aussi de paisibles spectateurs, tels que Bourget,