Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/226

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crétaire l’hydropathe Edmond Deschaumes, dont les chroniques ont été depuis si remarquées au Réveil, à l’Écho de Paris, à l’Événement, au Mot d’Ordre, et, entre temps, au Chat Noir-journal. La Plume — titre bizarre — ne dura pas ; on appela bientôt ce recueil la Revue artistique et littéraire, et comme elle possédait une couverture émeraude, la Revue Verte.

Le Molière, de Georges Berry, actuellement conseiller municipal, eut une existence de peu de durée ; néanmoins, ce journal eut pour collaborateur Clairville, le célèbre Clairville (il était encore célèbre en ce temps-là). La mort de ce vaudevilliste fut l’occasion d’une bizarre aventure. Georges Berry et le directeur du Molière devaient aller à l’enterrement du maître ès flonflons. Ils partirent en retard, et se rendirent à l’église. Là, ils se dissimulèrent dans la foule. Le directeur du Molière, très ignorant de Paris, reconnaissait ou croyait reconnaître dans l’assemblée Victor Hugo, Renan, Émile Augier, Mme  Anaïs Ségalas, Emmanuel Gonzalès et tutti quanti ; prudent et déjà politique, Georges Berry ne reconnaissait personne. La cérémonie étant terminée, les deux directeurs du Molière se jetèrent dans une des voitures