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Sous l’ironie discrète de ces vers, le grave et doux poète chante l’amour perdu, envoie un conseil à son rival heureux, et une larme discrète à Celle qui l’oublie, comme plus tard, quelques ans plus tard, en larges strophes d’une émotion contenue, il dira la mort de la trop aimée.

C’est de l’impressionnisme douloureux, et Charles Cros a dû rudement servir de maître aux néophytes du symbolisme.

Dans le numéro 18, voici Georges Moynet qui ressemble physiquement, trait pour trait, à Émile Zola, en plus jeune. L’impassibilité, et la bonhomie de ce narrateur rondelet eurent un succès fou, que constate le sonnet de Grenet-Dancourt :

Il se rit que l’on confonde
Avec un fût de cognac,
Ou bien un pot à tabac,
Sa personne rubiconde.

Sans pareille est sa faconde ;
Du plaisir joyeux cornac,
Il vide gaîment son sac
À malices sur le monde.

Bien assez chantent la mort
Et les cruautés du sort ;
Lui, fait craquer les corsages,