Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/263

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choses qui se miment et ne se peuvent écrire.

Comment faire comprendre que les hydropathes, donnant une représentation à Bois-Colombes, on n’a jamais su au profit de qui, manquèrent le dernier train, et demeurés prisonniers dans le théâtre, se mirent à boire. Comment des disputes sans nombre comme sans causes s’élevèrent malgré les efforts du président, lequel, voulant séparer deux combattants, les poussa vers une porte, qui s’ouvrant brusquement en face d’un escalier en spirale, engloutit, vers quelque oubliette, les deux acharnés : ils tombèrent dans l’obscurité sans se faire aucun mal, mais sans parvenir, avant un bon quart d’heure, à se reconnaître. Comment quatorze duels furent apaisés, tandis qu’un énergumène allait perpétuellement examiner sur un calendrier l’heure probable du lever du soleil, afin de tuer à l’aurore un adversaire dont il ne se rappelait plus le nom… Comment l’organisateur de la petite fête fut ignominieusement mis à la porte… Comment Taboureux revint avec un billet de chien, et, débarqué à Paris, voulut à toute force rendre visite à un notaire ami de sa famille, vers 7 heures pour le quart… Folie pure !