Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/98

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sa fille et une forte dot à M. B…, qui oubliait un instant dans l’hyménée ses projets de vengeance contre le vrai coupable, et reléguait au second plan la réhabilitation de son frère.

Un incident quelconque terminant l’acte l’obligeait à y resonger.

Au troisième, M. B… découvre enfin le coupable… son beau-père ! Que va-t-il décider ?

Voici le dénouement. M. A… fit guillotiner le frère de M. B… M. B… forcera M. A…, son beau-père, à se guillotiner lui-même dans une chambre, et pour sauver l’honneur des petits-enfants, on mettra ce dénouement effroyable sur le compte d’une folie de suicide.

Tel fut le scénario de drame que me lut Rollinat, après, je dois le dire, m’avoir ému ou charmé par des poèmes tour à tour lugubres ou follement gais, funèbres ou parfois un peu sadiques.

Mais ces soirées vagues, ces amours pour des modèles — ô plastique ! — plongeaient dans la ruine le pauvre employé des finances (126 fr. 25 par mois). Alors — oh ! alors ! plaignez-moi ! — je me suis mis à jouer. Oui ! en des tripots étranges, j’allais risquer mes 126 fr. 25 sur des cartes graisseuses, peut-être biseautées ! Oui !