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Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/15

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mes pièces, et même de ne jamais jouer celle que vous avez déjà reçue. Je ne puis croire cela de vous. Permettez-moi de vous citer un bon mot connu : un mauvais cheval peut broncher, mais non pas toute une écurie. »

Vous, M. le duc de Noailles, de qui j’empruntois ce bon mot, tenu devant votre roi au premier président du parlement de Toulouse, vous n’aviez pas prévu combien il pouvoit me devenir funeste.

« Comme avec irrévérence
« Parle des Dieux ce maraud ;
« Notre bras saura bientôt
« Châtier cette insolence. »


S’écria l’aréopage comique en recevant ma lettre. Aussi-tôt on se met en campagne ; les héros de la scène intriguent ; les héroïnes se donnent des mouvemens ; un châtiment terrible peut seul expier un attentat aussi criminel. On m’en donne l’avant-goût par cette réponse :

Madame,

« La comédie assemblée avec les gentilshommes de la chambre présens à la délibération, s’est fait apporter ses registres, a biffé et rayé l’Heureux naufrage dessus son tableau de récep-