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Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/46

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vous invitant à plus de calme, à moins de défiance, à moins d’activité dans vos gratuites accusations, que de laisser couler le tems qui seul amène le tems d’être joué, quand on n’est pas choisi par messieurs les premiers gentils-hommes de la chambre pour l’être à la cour.

Vous avez continué, madame, à pousser le tems d’une manière tellement propre à éteindre à la comédie toute bonne volonté, que ne pouvant plus rien pour vous, c’est sur moi enfin que vous êtes revenue ; c’est moi que vous accusez de trahir vos intérêts, et vous m’ajoutez : « je suis on ne peut pas plus redevable à tous vos soins ; cependant si j’avois pu en prévoir l’issue, que de peines, que de tourmens, que de sacrifices je me serois épargné, sans compter les dépenses infructueuses que j’aurois pu mieux placer, en assistant des malheureux qui auroient fait au moins des vœux pour moi ». Nous sommes parfaitement du même avis sur cet objet, madame ; oui, la dépense que vous avez faite pour moi étoit absolument superflue, et eût été mieux employée en assistant des malheureux : votre intention est trop respectable pour être trahie ; il est dans mon cœur de la seconder : je me suis assuré du prix de votre cadeau ; il est de la manufacture d’Angoulême,