à mon ſexe. Peut-être en ſerai-je mieux accueillie ? Ce ne ſont pas toutefois des éloges que je demande. Non, mon unique deſir eſt d’être utile à ma Patrie. Hommes vains & ridicules, qui vous arrogez un empire, deſpotique dans la Littérature, vous blâmerez toujours mon ſtyle, peut-être même n’épargnerez-vous pas mes mœurs ? Peu m’importe. Encore une fois, ce n’eſt point pour vous que j’écris. Je mépriſe également vos applaudiſſements & vos critiques. C’eſt à vous que ce foible fruit de mes talents s’adreſſe, femmes vertueuſes, femmes citoyennes, que le patriotiſme embrâſe d’un ſaint zele. Sans doute en ce moment vous gémiſſez de ne pouvoir faire que des vœux pour le bonheur de la France. Tandis que vos peres, vos époux, vos freres s’occupent de la régénération de cet Empire, vous déſieriez de pouvoir les ſeconder dans ce grand œuvre. Il en eſt un moyen noble & efficace, que j’oſe rappeller à votre mémoire ; je n’en trouve point de plus propre à ramener l’abondance & le crédit national ; c’eſt celui qu’employerent les Dames Romaines dans une détreſſe à-peu-près ſemblable. Rome, le ſiege
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