Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/123

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avez tant de rapports ; lui-même me ſaura gré de lui avoir procuré votre connoiſſance.

La Fleur.

Madame, c’eſt trop d’honneur pour votre ſerviteur ; je ne ſuis qu’un ſimple ſoldat.


Madame de Valmont.

Un ſoldat qui penſe auſſi noblement que vous, devient égal aux homme du premier rang. Allons, ne perdons pas de tems.

Le jeune Montalais.

Madame, ce brave homme & moi nous allons vous ſuivre chez M. le Comte ; mon pere & ma ſœur auront l’honneur de vous accompagner.

Madame de Valmont.

Mais je puis vous emmener dans ma voiture.

La Fleur, bas au jeune Montalais.

Refuſes pour moi poliment, toi qui ſais la politeſſe. J’aime mieux aller à pied, cela me fera prendre le grand air. Dis-moi : ſuis-je encore un petit peu gris ?

Le jeune Montalais.

Il n’y paroît preſque plus, & la courſe achevera de vous remettre le ſang froid.

La Fleur.

C’eſt égal. Tu ne ſais pas pourquoi je te ſuis ! C’eſt pour avoir le plaiſir de couper les oreilles à ce ſcélérat, s’il peut tomber ſous ma main.