Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




Scène VII.


LA FONTAINE, le jeune MONTALAIS, LE COMTE.


Le Comte, dans le fond du théâtre tenant un papier.

Les voilà tous les deux. Fort bien ! [s’avançant & parlant au jeune Montalais]. Je viens de faire part à Monſieur de votre projet ; je le trouve aſſez bien conçu, & vous annoncez dans votre travail autant d’eſprit que de vertu ; l’humanité s’y montre dans tout ſon jour. Si le Gouvernement & le Public ne peuvent adopter votre plan, du moins ils applaudiront au zele patriotique qui vous anime.

Le jeune Montalais, ſoupirant.

Hélas ! un plus vif intérêt m’animoit quand je l’ai conçu ; il n’y a qu’un homme infortuné qui puiſſe peindre les dangers auquels la miſere expoſe.

Le Comte, poſant le papier ſur un ſecrétaire.

Vos parens ont dû éprouver bien des revers pour vous avoir laiſſé ſi jeune dans l’embarras. Vous paroiſſez bien élevé, & pour être né de gens pauvres, votre éducation n’a pas été négligée.

La Fontaine.

Je vous ai dit, M. le Comte, que c’étoit un orphelin,