Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/27

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La Fontaine, à part.

Payons d’effronterie.

[Haut].

M. le Marquis de Flaucourt me connoît ſous un autre aſpect.

Le Comte.

Il vous connoîtra mieux par la ſuite, & ſi ſon ame n’eſt pas tout-à-fait corrompue par vos odieux principes, il faudra vous rendre un jour la jusſtice que vous méritez : mais finiſſons cette altercation, & répondez-moi bref ſur le compte de Montalais ; vous connoiſſez le ſujet de ſa douleur. Quel eſt-il ?

La Fontaine, à part.

Prévenons l’indiſcrétion du jeune homme, & qu’elle tourne à ſon déſavantage.

[Haut avec hypocriſie].

Eh bien, Monſieur, il eſt tems que je me faſſe connoître. Vous ne m’avez jugé que ſur de faux rapports ; je ſaurai vous forcer à mieux m’apprécier. Un excès d’humanité m’a fait garder le ſilence ; mais je ſuis compromis, il eſt inutile de vous cacher plus long-tems la conduite déſordonnée de votre Secrétaire. Ce jeune Montalais, que j’avois cru ſi vertueux moi-même, n’eſt qu’un libertin, qui a fait connoiſſance avec des gens ſuſpects dont il entretient la fille.

[à part].

Il faut tout haſarder pour ſeconder mes projets, & pour me mettre à couvert.