Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

[à part].

Je ne crains pas celui-là : mais je tremble que tout ne ſe découvre.

[haut].

Voulez-vous, M. le Comte, me charger d’examiner leur conduite, & je vous promets, avant la fin du jour, de vous inſtruire aſſez pour vous faire connoître ſi vous devez vous intéreſſer à eux.

Le Comte.

Vous m’obligerez en m’apprenant s’ils ſont dignes de mes bienfaits. Je veux voir cette fille & ſes parens ; la miſere quelquefois donne de fauſſes apparences.

La Fontaine avec hypocriſie.

Ah, Monſieur, ce que vous dites n’eſt que trop vrai.

Le Comte.

Vous croiriez véritablement à la vertu ? votre air de compaſſion m’en impoſeroit, ſi je vous connoiſſois moins.

La Fontaine avec hypocriſie.

M. le Comte, j’oſe me flatter que vous me connoîtrez mieux à l’avenir. Celui qui ne craint rien laiſſe au tems le ſoin de juſtifier ſa conduite.

Le Comte.

Allez, je verrai ſi en effet on s’eſt mépris à votre égard ; je ſerai le premier à revenir d’une injuſte prévention ; faites-moi un récit fidele de la poſition de ces gens-là.

La Fontaine.

Sur-tout, M. le Comte, que le jeune homme ignore notre projet ; car ce ſeroit lui rendre un fort mauvais ſer-