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La Fleur.
Qu’importe à un brave ſoldat de mourir à l’armée, ou douillettement dans ſon lit ? Mourir pour la patrie, vaut mieux que mourir pour rien ſur ſes foyers ; je n’ai ni pere ni mere, ni femme ni enfans, ni ſœur ni frere. Eh bien, vive la guerre ; après moi plus perſonne.
Le vieux Montalais.
Mais vos amis ?…
La Fleur.
Ah ! ils me ſont chers, & je prends ce titre avec vous autres aujourd’hui.
Le jeune Montalais.
Mon ami, ſi j’étois ſeul, je ne demanderois qu’à vous ſuivre.
La Fleur.
Non, non, demeures ici ; mais j’exige ſeulement que tu viennes avec moi pour finir une bouteille que j’ai commencée.
Le jeune Montalais.
Je le veux bien, mon cher ami : hélas ! c’eſt la moindre marque de reconnoiſſance que je puis lui donner.
La Fleur.
Si le bon papa venoit avec nous ?
Le vieux Montalais.
Très-volontiers
[à part].
Puis-je lui refuſer ?