Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/8

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auroit plus de nouveautés ſur nos théâtres ; mais comme il y en a de plus patients & de plus courageux que moi, mes prétentions ne diminueront point les chûtes & les rares ſuccès ſur la ſcène dramatique, où nos bons Auteurs n’ont preſque rien laiſſé à déſirer, & où l’on maltraite quelquefois injuſtement ceux qui font de nouveaux efforts. Qu’on m’imprime… qu’on m’imprime donc !… Voilà du moins le plaiſir qu’on ne m’ôtera pas. Et le Cenſeur, dira-t-on, & la critique des Journaliſtes, & le petit manege des Libraires… Tout cela eſt peu de choſe, ſi un ouvrage de théâtre mérite quelques ſuffrages, à la lecture. Hé, comptez-vous pour rien nos théâtres de Provinces ? pluſieurs de nos meilleures pieces n’y ont-elles pas d’abord été jouées ? C’eſt encore un eſpoir qui me reſte, & ſi le bonheur vouloit un jour me ſourire, ne verrois-je pas proſpérer mon homme généreux au Théâtre François ou au Théâtre Italien ?

En attendant de voir réaliſer cet agréable ſonge, je dois indiquer aux directeurs qui feront jouer cette piece les coupures néceſſaires. Je crains que Madame de Valmont ne s’arrête trop long-tems ſur une matiere qui n’intéreſſe qu’elle, & qu’on trouvera peut-être nuiſible à l’action. On pourroit auſſi ôter ce que dit Laurette, ainſi que la Fontaine, & dépouiller l’Ouvrage de tout ce qui n’a pas rapport à l’intrigue de la piece. Ce