vous éprouvez. Le proverbe eſt bien juſte : un ſcélérat porte ſouvent la figure d’un honnête homme.
Il n’en eſt que plus dangereux : mais ne perdons pas de tems.
[Il ſe met à écrire.]
J’entrevois qu’il eſt épris des charmes de Marianne. La fureur de la jalouſie ajoute encore à la haine que j’ai pour lui. Qu’il ſerve lui-même d’inſtrument à ma vengeance. Il n’y a plus d’eſpoir pour moi, & quand tout viendroit à ſe déclarer, je n’ai rien à craindre. Le Marquis de Flaucourt, jaloux du Comte, ſera mon appui, & je lui perſuaderai ſans peine qu’il étoit ſeul l’objet de mes démarches. Il y avoit long-tems que je cherchois une occaſion de les déſunir, en voici une que je mettrai à profit.
Allez & ne perdez pas un moment.
Rapportez-vous, Monſieur le Comte, à mon activité & à mon zele. Il m’a trompé trop cruellement pour que je ne déſire pas autant que vous de le voir renfermé.