Que dis-tu, ma ſœur ? Explique-toi. Songes que tu ne dois rien avoir de caché pour nous.
Sans doute, elle le doit.
Qu’exigez-vous de moi ? Mon devoir eſt de vous obéir ; mais, mon frere, la grace que je te demande c’eſt de mépriſer cet homme auſſi vil que dangereux.
Je t’entends & je commence à pénétrer dans ſa conduite. Le traître ! M’avoir forcé d’en impoſer à l’homme le plus humain ! Mais il ne ſuffit pas, ma ſœur, de ta généroſité pour le garantir de mon reſſentiment ; acheves de nous dévoiler ſon horrible caractere.
Vous ſavez, mon pere, par quels diſcours ce malheureux a cherché à vous ſéduire. C’eſt lui qui a acheté la créance de Monſieur Durand.
Le ſcélérat ! C’eſt de moi qu’il en a ſçu le nom.
Avec quelle hypocriſie il parloit aux Huiſſiers ! Et le traître a pû ſe démentir avec toi ?
Écoutez juſqu’au bout. Vous ſavez avec quel art il