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DRAME.

Scène XIII ET DERNIÈRE.


les Précédens, VALÈRE, SOPHIE.
SOPHIE, à Valère.

TU me retiens en vain. Je veux abſolument les voir. Cruel ! tu m’as trompée. (À Mme de Saint-Frémont.) Ah ! Madame, mes forces m’abandonnent. (Elle tombe dans les bras des Eſclaves.)

Mme  DE SAINT-FRÉMONT, à ſon mari.

Mon ami, vous voyez le déſeſpoir de cette Françoiſe ; pourriez-vous n’en être pas touché ?

SOPHIE, revenant à elle, & ſe jettant aux pieds de M. de Saint-Frémont.

Ah Monsieur ! je meurs de douleur à vos pieds ſi vous ne m’accordez leur grace. Elle eſt dans votre cœur & dépend de votre pouvoir. Ah ! ſi je ne puis l’obtenir, que m’importe la vie ! Nous avons tout perdu. Privée d’une mère & de ma fortune, abandonnée d’un père depuis l’âge de cinq ans, je mettois ma conſolation à ſauver deux victimes qui vous ſont chères.