Page:Gouges - Le couvent - 1792.pdf/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
LE COUVENT,

Le Chevalier.

J’en doute, mes yeux, preſque ſans ceſſe fixés ſur elle, ont toujours vu les ſiens modeſtes & baiſſés.

Antoine.

Voilà un amour bien avancé ; mais tout coup vaille, ſi vous perſiſtez dans votre deſſein je vous y ſervirai.

Le Chevalier.

Si j’y perſiſte, n’en doute pas. Il y a deux jours que le haſard me fit découvrir que mon père, conjointement avec Madame l’Abbeſſe, avoit fixé pour aujourd’hui la cérémonie des vœux de Julie. Déſeſpéré, hors de moi, je rêve aux moyens de l’empêcher ; preſſé par le tems, je n’entrevois que ce déguiſement…

Antoine.

Paix… voici de la compagnie.

Le Chevalier.

Me feras-tu bientôt entrer dans le couvent ?

Antoine.

Pas encore ; ne faut-il pas avoir l’air d’arriver de la ville, & ne faut-il pas avoir le tems de vous capuciner… retirons-nous…