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DRAME.

Julie.

Je ne réſiſte plus à l’empire que vous avez ſur moi ; apprenez… on approche… Les cruelles viennent hâter ma perte. Ne m’abandonnez pas.

Sœur Angélique.

Raſſure-toi, conſerve ton énergie pour leur réſiſter : dût leur courroux m’accabler, je m’oppoſerai de tout mon pouvoir à la tyrannie qu’on exerce contre toi.


Scène II.

LES PRÉCÉDENTES, L’ABBESSE, PLUSIEURS RELIGIEUSES.
L’Abbesse, à Julie, d’un ton hypocrite.

Voici le moment, ma Sœur, où vous allez remporter ſur l’Enfer une victoire agréable au Ciel ; encore quelques inſtans, & vous vous enchaînerez pour toujours aux devoirs les plus ſaints… Vous verſez des larmes, ma Sœur, c’eſt ſans doute la joie de quitter l’eſclavage du monde, qui vous les fait répandre.