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iii

ſuites, ce ſujet dut me ſourire plus qu’à tout autre ; auſſi je le traitai rapidement. J’en ai puiſé les matériaux dans le ſein de l’Aſſemblée Nationale. Je le communiquai à un grand nombre de perſonnes à Verſailles ; tous m’en firent le plus grand récit ; tous m’engagèrent à le faire repréſenter ; mais on craignoit la cenſure malgré le premier rayon de la liberté. Aucun Auteur n’avoit encore porté ce ſujet au Théâtre. Il falloit donner l’eſſor à la grande queſtion qui s’agitoit à l’Aſſemblée Nationale. Ma Pièce pouvoit peut-être y contribuer : mais d’original que j’étois, l’arrêt du ſort, l’irrévocable arrêt qui me pourſuit, voulut me faire paroître imitateur.

Je portai ce Drame au Théâtre de Monsieur, Foire Saint-Germain, vers le mois de Février 1790. Ce Spectacle le reçut, mais il me demanda un tems très-long pour le repréſenter : je le retirai pour le donner au Théâtre du Palais-Royal. On me le garda deux mois ſans m’en donner aucune nouvelle. Je communiquai un ſecond manuſcrit à M. Monvel,