Page:Gouges - Le couvent - 1792.pdf/8

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pour en accélérer la repréſentation, de ſ’en déclarer l’Auteur avec lui, mais de me laiſſer ignorer ce projet. Mon fils y conſentit comme un étourdi. Eh bien, dit-il, nous allons nous en dire les Auteurs tous deux, elle marchera plus vîte. Soit, lui-dit-il, pourvu qu’elle ſe joue tout de ſuite. La Pièce ſe joue & a le plus grand ſuccès.

J’étois à la campagne : à mon arrivée j’apprends cette nouvelle, & je vois affiché à ma porte : Les Vœux Forcés, par Mme  de Gouges & M. Labreux… ! Par Mme  de Gouges & M. Labreux, m’écriai-je d’une voix ſépulchrale : Depuis quand ſuis-je aſſociée pour une production Dramatique ? Tout le monde ouvre les yeux auſſi bien que moi. Je crie au meurtre ! au viol ! au plagiat ! à la Juſtice !… Oh ! oui, la Juſtice, rien n’étoit organiſé. Ma Pièce alloit toujours ſon train. Faire un procès à des miſérables, c’eſt ſe couvrir d’ignominie. Des perſonnes plus modérées & déſintéreſſées, & connoiſſant ma fatalité, me