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LE COUVENT,

à lui, ſon fils n’aura rien à redouter ; ſa tranquillité, votre honneur, le repos de ce Couvent où vous êtes depuis votre enfance, tout dépend de votre renonciation au monde.

Julie, au Marquis.

Je croyois, Monſieur, qu’on avoit réſolu de différer le moment qui m’appelloit aux Autels.

L’Abbesse.

Ah, ma fille ! eſt-il de moment plus favorable que celui où vous vous trouvez ? Vos vœux une fois prononcés, la médiſance ſera réduite au ſilence : le Ciel vous prendra ſous ſa protection, la démarche du fils de Monſieur ſera regardée comme une imprudence de jeune homme à laquelle vous n’aviez aucune part, ſon père ne le déshéritera pas, & en rempliſſant votre devoir vous ferez ſon bonheur.

Julie.

Cruel devoir ! n’importe, vous l’exigez, j’y conſens. (au Marquis.) Mais promettez-moi, Monſieur, que vous pardonnerez à votre fils, & que jamais vous ne lui reprocherez cette démarche.

Le Marquis, un peu attendri.

Oui, mon enfant, oui, infortunée Julie, je