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DRAME.


Scène XIV ET DERNIÈRE.

LES PRÉCÉDENS, ANGÉLIQUE.
Angélique entre au moment où Julie va prononcer ſes vœux.

Arrêtez ! non, cet affreux ſacrifice ne s’achèvera pas. (elle la prend entre ſes bras.) Non, barbare, on ne l’arrachera pas de mes bras. Miniſtres d’un Dieu de paix, Vierges ſaintes, & vous tous qui m’écoutez, voila mon frère (elle montre le Marquis.) & le meurtrier de mon époux ; voici ma fille, ſeul reſte d’un hymen déplorable.

Julie.

Vous, ma mère ! ah mon cœur me l’avoit dit d’avance.

Le Chevalier.

Ma tante, ma chère tante !

Sœur Angélique.

Sachez que m’étant mariée ſans ſon aveu, Ce frère implacable provoqua mon époux au combat où il perdit la vie. Enfermée dans ce Cloître par un ordre ſurpris à l’autorité, une