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jour ; mais comme tout est l’affaire du moment à Paris, les infortunées veuves restent quelques temps après, sans secours, sans pain, quand leurs enfans en leur tendant les bras leur en demandent à grands cris. Et dans les fortes gelées, ces enfans meurent en proie à des tourmens affreux, qui ajoutent encore à ceux de leurs mères.

O Sire ! vous qui connoissez quelle est la tâche d’un bon Roi, donnez, par votre bienfaisance, l’exemple à tous les Potentats de la terre, de secourir leurs Peuples dans les momens de calamité ! Apprenez-leur encore à corriger les abus, & sur-tout à recouvrer l’amour de leurs Sujets, quand ils l’ont perdu injustement, à régler leurs dépenses sur leurs revenus, à mettre quelques millions de côté, pour secourir les infortunés, dans les temps de crises funestes à la Patrie, comme maladie épidémique, grêle, gelée, inondation, famine, pour parer les fléaux, dont la foible humanité n’est que trop souvent accablée, &