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Page:Gouges - Remarques patriotiques, 1788.djvu/33

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PROJET D’IMPOT,


Etranger au Peuple, & propre à détruire l’excès du luxe & augmenter les finances du trésor, réservé à acquitter la dette nationale.


Le luxe : c’est un genre de mal qui ne se doit guérir que de lui-même, par exemple, les goûts exquis qui s’en vont écrasant, renversant tout ce qu’ils rencontrent sous leur passage : un bon impôt sur ce luxe effréné : ah, combien l’humanité applaudiroit celui-ci ! qu’importe au petit-maître de payer vingt-cinq louis par an le plaisir de se casser le cou ou de se briser quelques membres ? Cet impôt n’arrêteroit pas les goûts exquis, & si cela étoit, combien les pauvres piétons béniroient cette révolution humaine ; les cabriolets plus modestes, mais qui n’en sont pas moins pernicieux, ne payeroient que la moitié de ce droit.