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LA BALLADE DE TRISTE JIL


ils étaient cent ou mille
ça n’a pas d’importance
ils ont fait un grand rond
sur la place publique
autour d’une fontaine
où brûlait un grand feu
ils tournaient tournaient tous
jusqu’à devenir fous
un immense manège
de beaux chevaux de bois
un jour de carnaval
un enfant était là
debout sur une grille
aux portes du château
il leur disait à tous
d’arrêter de tourner
même les musiciens
au milieu des musiques
en avaient oublié
qu’ils jouaient qu’ils jouaient
et que ça jouait faux
il y avait la aussi
un clown très très comique
un clown comme on en voit
en de rares moments
lorsqu’on franchit le seuil
où finît le réel
sous le grand chapiteau