Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/107

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J’allais, d’ordinaire, le dimanche, entendre l’office en musique à la chapelle Sixtine, le plus souvent en compagnie de mon camarade et ami Hébert… Mais la Sixtine ! pour en parler comme il conviendrait, ce ne serait pas trop des auteurs de ce qu’on y voit et de ce qu’on y entend, — ou plutôt de ce qu’on y entendait jadis, car, hélas ! si l’on y peut voir encore l’œuvre sublime mais destructible et déjà bien altérée de l’immortel Michel-Ange, il paraît que les hymnes du divin Palestrina ne résonnent plus sous ces voûtes que la captivité politique du Souverain Pontife a rendues muettes et dont le vide pleure éloquemment l’absence de leur hôte sacré.

J’allais donc le plus possible à la chapelle Sixtine. Cette musique sévère, ascétique, horizontale et calme comme la ligne de l’Océan, monotone à force de séré-